Le climat a toujours changé, mais dans l’histoire de la civilisation humaine, les changements que nous connaissons actuellement sont particulièrement alarmants. Principalement parce que le climat n’a jamais changé aussi rapidement. Nous présentons ci-dessous une chronologie des événements qui mettent en évidence les principaux changements climatiques et les actions qui en ont résulté.
1800s
1824 – Joseph Fourier, mathématicien et physicien français, a baptisé l’effet de serre naturel de la Terre en raison de sa similitude avec la manière dont une serre retient la chaleur en absorbant le rayonnement infrarouge et en émettant une partie dans la serre pour maintenir la température.
1896 – Svante Arrhenius, un scientifique suédois, constate que la combustion du charbon à l’ère industrielle renforce l’effet de serre naturel. Il a conclu que de tels événements pourraient doubler leCO2 atmosphérique et provoquer une augmentation de la température.
1900s
1938 – L' »effet Callendar » a été identifié par Guy Callendar, qui a démontré que les températures avaient augmenté au cours du siècle précédent en utilisant les relevés de 147 stations météorologiques du monde entier. Il établit un lien entre l’augmentation des concentrations deCO2 et l’augmentation du réchauffement constaté.
1955 – Gilbert Plass, physicien canadien, détermine que le doublement des concentrations deCO2 augmenterait les températures de 3 à 4 degrés Celsius en analysant l’absorption infrarouge de différents gaz.
1958 – David Keeling, un scientifique américain, commence à enregistrer des données sur leCO2 dans l’atmosphère à Mauna Loa. En quatre ans de suivi, le projet a fourni la première preuve indiscutable que les concentrations deCO2 augmentent.
1972 – Première conférence des Nations unies sur l’environnement, à Stockholm, au cours de laquelle le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a été créé. Toutefois, l’accent était mis sur des questions telles que la pollution chimique, les essais de bombes atomiques et la chasse à la baleine, plutôt que sur le changement climatique.
1987 – Adoption du protocole de Montréal qui restreint les produits chimiques qui endommagent la couche d’ozone. Bien qu’il n’ait pas été créé dans l’optique du changement climatique, son impact sur les émissions de gaz à effet de serre a été plus important que celui du futur protocole de Kyoto.
1988 – Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a été créé sous l’égide du PNUE afin de rassembler et d’évaluer les données relatives au changement climatique.
1989 – Dans un discours prononcé devant les Nations unies, le Premier ministre britannique Margaret Thatcher avertit que le dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère augmente à un rythme alarmant et risque d’entraîner de graves changements à l’avenir.
1990 – Premier rapport d’évaluation du GIEC. Elle a conclu que les températures mondiales ont augmenté de 0,3 à 0,6 °C au cours du siècle dernier et que les émissions de l’humanité s’ajoutent au complément naturel de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, ce qui devrait entraîner un réchauffement.
1992 – Le Sommet de la Terre a eu lieu à Rio de Janeiro, au cours duquel les gouvernements ont adopté la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Son principal objectif est de « stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique ». Lors du sommet, les pays développés ont accepté de ramener leurs émissions aux niveaux de 1990.
1995 – Deuxième rapport d’évaluation du GIEC. Elle a conclu que l’ensemble des preuves suggère « une influence humaine perceptible » sur le climat de la Terre, ce qui constitue sans doute la première déclaration définitive rendant l’homme responsable du changement climatique.
1997 – Le protocole de Kyoto a été adopté. Dans ce cadre, les pays développés s’engagent à réduire leurs émissions de 5 % en moyenne d’ici 2008-2012, avec des objectifs très variables d’un pays à l’autre.
2000s
2001 – Troisième rapport d’évaluation du GIEC. Elle a déclaré avoir trouvé « des preuves nouvelles et plus solides » que les émissions de gaz à effet de serre de l’humanité sont la principale cause du réchauffement observé au cours de la seconde moitié du 20e siècle.
2006 – L’économiste Nicholas Stern publie le rapport Stern, qui conclut que le changement climatique pourrait affecter le PIB mondial à hauteur de 20 % si aucune mesure n’est prise. Toutefois, l’enrayer coûterait environ 1 % du PIB mondial.
2007 – Quatrième rapport d’évaluation du GIEC. Elle a conclu qu’il est probable à plus de 90 % que les émissions de gaz à effet de serre de l’humanité soient responsables du changement climatique actuel.
2009 – Sommet de l’ONU sur le climat à Copenhague, où 192 gouvernements se sont réunis dans l’espoir d’un nouvel accord mondial. Cependant, ils ne sont repartis qu’avec une déclaration politique controversée, l’accord de Copenhague.
2010 – Les pays développés signent un accord triennal sur le « Fast Start Finance », dans le cadre duquel ils versent 30 milliards de dollars pour les aider à « verdir » leurs économies et à s’adapter aux effets du changement climatique.
2012 – Depuis le début des mesures par satellite en 1979, la glace de mer arctique a atteint une étendue minimale de 3,41 millions de km² (1,32 million de mi²), ce qui constitue un record pour la couverture estivale la plus faible.
2013 – L’observatoire de Mauna Loa, créé par David Keeling, signale que la concentration moyenne journalière deCO2 dans l’atmosphère a dépassé les 400 parties par million (ppm) pour la première fois depuis le début des mesures en 1958.
2013 – Cinquième rapport d’évaluation du GIEC. Elle indique que les scientifiques sont certains à 95 % que l’homme est la « cause dominante » du réchauffement climatique depuis les années 1950.
2015 – L’effondrement de la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental pourrait être irréversible selon les chercheurs, entraînant une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres au cours des siècles à venir. L’accord de Paris a lieu et presque toutes les nations s’engagent à fixer leurs propres objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et à rendre compte de leurs progrès.
2019 – Les nouvelles de catastrophes naturelles et l’intensification des alertes scientifiques continuent de susciter l’inquiétude, en particulier chez les jeunes, et provoquent des manifestations publiques.
2020 – 2020 est l’année la plus chaude jamais enregistrée, selon des données provenant de différentes sources, dont la NASA. Malgré la pandémie, les neuf premiers mois de l’année ont été marqués par des concentrations record des principaux gaz à effet de serre tels que leCO2, le méthane et l’oxyde nitreux. L’étendue de la glace de mer arctique a également atteint des niveaux historiquement bas pendant une grande partie de l’été.
2021 – Sixième rapport d’évaluation produit par le GIEC. Il conclut que « les preuves scientifiques du réchauffement du système climatique sont sans équivoque ». Les effets du changement climatique s’intensifient sous la forme d’événements météorologiques extrêmes, de hausse des températures, de réchauffement des océans, de recul des glaciers et de réduction de la couverture neigeuse. Il nous reste moins de dix ans pour détourner une rupture climatique complète.
Quelle est la prochaine étape ?
Comme on l’a vu, nous savons depuis plusieurs décennies que la Terre réagirait négativement à l’augmentation des concentrations deCO2, mais aucune mesure importante n’a été prise. Les pays doivent se fixer des objectifs plus stricts pour limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius. Nous devons également faire tout ce qui est en notre pouvoir pour réduire cette augmentation imminente de la température. Chaque action, aussi petite soit-elle, fait la différence. La compensation de vos émissions de carbone est la première étape pour vous engager dans l’action climatique.